Fiche pratique
Copropriété en difficulté : mesures préventives d'un mandataire ad hoc
Vérifié le 01/06/2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Quand une copropriĂ©tĂ© rencontre des difficultĂ©s financiĂšres, un mandataire ad hoc doit ĂȘtre dĂ©signĂ© pour faire un Ă©tat des lieux et trouver des solutions visant Ă rĂ©tablir l'Ă©quilibre financier. On considĂšre qu'une copropriĂ©tĂ© rencontre des difficultĂ©s financiĂšres lorsque le taux d'impayĂ© atteint 25 % si elle comprend jusqu'Ă 200 lots de copropriĂ©tĂ© (15 % si 201 lots et plus).
- Jusqu'à 200 lots de copropriété
- 201 lots et plus
Une copropriĂ©tĂ© est considĂ©rĂ©e en difficultĂ© si, au moment oĂč elle arrĂȘte les comptes annuels, elle atteint 25 % d'impayĂ©.
Ă savoir
les sommes devenues exigibles dans le mois qui prĂ©cĂšde l'arrĂȘtĂ© des comptes ne sont pas considĂ©rĂ©es comme des impayĂ©es.
Ce pourcentage est calculé sur la base des sommes exigibles au titre du budget prévisionnel et des dépenses suivantes :
- Travaux de conservation et d'entretien de l'immeuble (hors maintenance)
- Travaux portant sur les éléments d'équipement communs (hors maintenance)
- Travaux d'amélioration
- Ătudes techniques (diagnostics et consultations)
Ă savoir
les sommes devenues exigibles dans le mois précédant la date de clÎture de l'exercice ne sont pas considérées comme des impayées.
Information du conseil syndical
Si le niveau des impayés atteint 25 % des charges exigibles, le syndic de copropriété doit en informer le conseil syndical par lettre recommandée avec avis de réception.
Cette information doit prĂ©senter l'Ă©tat des impayĂ©s avant rĂ©partition Ă la date de la clĂŽture des comptes. Elle doit ĂȘtre adressĂ©e sans dĂ©lai Ă chaque membre du conseil syndical.
Saisine du juge
Le syndic a 1 mois à partir de la clÎture des comptes pour faire un recours devant le tribunal du lieu de l'immeuble et demander la désignation d'un mandataire ad hoc.
S'il n'agit pas dans ce dĂ©lai, le tribunal peut ĂȘtre saisi directement par l'une des personnes suivantes :
- Copropriétaires représentant ensemble au moins 15 % des voix de la copropriété
- Président du conseil syndical
- Créancier dont les factures de travaux, d'eau ou d'énergie, restent impayées depuis au moins 6 mois et aprÚs un commandement de payer non respecté
- Préfet ou Procureur de la République
- Président de l'établissement public de coopération intercommunale (EPCI) compétent en matiÚre d'habitat
- Maire de la commune oĂč est situĂ© l'immeuble
Dans tous les cas, la saisine doit ĂȘtre accompagnĂ©e des piĂšces justificatives (factures impayĂ©es, lettres de rappel, mises en demeure, Ă©changes de courriers divers...).
Attention :
les copropriétaires ou les créanciers qui ont saisi le tribunal doivent en informer le maire de la commune de l'immeuble et le préfet.
Désignation du mandataire ad hoc
Le tribunal dĂ©signe par ordonnance ou sur requĂȘte un mandataire ad hoc dont il dĂ©termine les missions et la rĂ©munĂ©ration.
Le mandataire peut ĂȘtre un administrateur judiciaire, une personne physique (un particulier) ou une personne morale.
Le tribunal peut entendre toute personne de son choix (membre du conseil syndical ou non).
Le mandataire ad hoc a les missions générales suivantes :
- Analyser la situation financiÚre de la copropriété
- Vérifier l'état de l'immeuble afin d'assurer la sécurité des copropriétaires et des locataires
- Mener toute action de médiation et de négociation entre les parties
- Ălaborer des prĂ©conisations pour rĂ©tablir l'Ă©quilibre financier
Le mandataire peut se faire assister Ă ses frais, sur autorisation du juge, de tout tiers de son choix pour mener Ă bien sa mission.
Obligations du syndic
Le syndic est tenu de fournir au mandataire désigné l'ensemble des documents nécessaires à la réalisation de sa mission.
La transmission de ces piĂšces doit ĂȘtre faite dans les 15 jours suivant la notification de l'ordonnance du juge au syndic.
Contenu du rapport
Le rapport du mandataire comporte les éléments suivants :
- Ătat de lieux de l'organisation juridique et fonciĂšre de la copropriĂ©tĂ©
- Situation technique de l'immeuble (analyse des charges courantes, travaux et opérations exceptionnels et diagnostics)
- Analyse du fonctionnement des instances de la copropriété, de l'ensemble des comptes (impayés, dettes et créances non recouvrées...), contentieux en cours et contrats souscrits
- PrĂ©conisations, calendrier des actions Ă mettre en Ćuvre par ordre de prioritĂ© et estimation sommaire des dĂ©penses et recettes envisagĂ©es dans le cadre de ces actions
Consultation du rapport
Ces observations et recommandations doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es dans un rapport remis au tribunal dans un dĂ©lai de 3 mois renouvelables une fois.
Ce rapport doit ensuite ĂȘtre transmis par le greffe du tribunal au syndic de copropriĂ©tĂ©, au conseil syndical, et au maire de la commune de l'immeuble concernĂ© ou au prĂ©fet.
Le syndic doit informer chaque copropriétaire de la possibilité de consulter le rapport. Cette information doit leur parvenir par l'un des moyens suivants :
- Lettre recommandée avec avis de réception
- Remise contre émargement
- Courrier électronique aprÚs accord du copropriétaire préalablement informé de cette possibilité
Une copie du rapport peut ĂȘtre remise Ă tout copropriĂ©taire qui en fait la demande, et Ă ses frais.
Les projets de rĂ©solutions nĂ©cessaires Ă la mise en Ćuvre du rapport doivent ĂȘtre dĂ©battus en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui doit se tenir :
- dans les 6 mois suivant la remise du rapport si aucune mesure d'urgence n'est préconisée,
- ou dans les 3 mois suivant la remise du rapport si des mesures d'urgence sont prévues.
Le syndic est tenu de convoquer une assemblée générale spéciale si aucune assemblée n'est déjà prévue dans le délai imparti.
Si une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale est dĂ©jĂ prĂ©vue, le syndic y inscrit obligatoirement Ă l'ordre du jour les projets de rĂ©solution nĂ©cessaires Ă la mise en Ćuvre du rapport.
Le procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui s'est tenue doit ensuite ĂȘtre notifiĂ© par le syndic dans les 6 mois suivants la remise du rapport :
- aux auteurs de la saisine,
- au juge,
- et au mandataire ad hoc.
Les frais de procédure liés à la désignation du mandataire ad hoc et à ses interventions sur la copropriété sont répartis par le juge entre le syndic et le syndicat des copropriétaires.
Lorsque la saisine est à l'initiative d'un créancier, les frais sont mis à sa charge.
Une copropriĂ©tĂ© est considĂ©rĂ©e en difficultĂ© si, au moment oĂč elle arrĂȘte les comptes annuels, elle atteint 15 % d'impayĂ©s.
Ă savoir
les sommes devenues exigibles dans le mois qui prĂ©cĂšde l'arrĂȘtĂ© des comptes ne sont pas considĂ©rĂ©es comme des impayĂ©s.
Ce pourcentage est calculé sur la base des sommes exigibles au titre du budget prévisionnel et des dépenses suivantes :
- Travaux de conservation et d'entretien de l'immeuble (hors maintenance)
- Travaux portant sur les éléments d'équipement communs (hors maintenance)
- Travaux d'amélioration
- Ătudes techniques (diagnostics et consultations)
Information du conseil syndical
Si le niveau des impayés atteint 15 % des charges exigibles, le syndic de copropriété doit en informer le conseil syndical par lettre recommandée avec avis de réception.
Cette information doit prĂ©senter l'Ă©tat des impayĂ©s avant rĂ©partition Ă la date de la clĂŽture de l'exercice comptable. Elle doit ĂȘtre adressĂ©e sans dĂ©lai Ă chaque membre du conseil syndical.
Saisine du juge
Le syndic a 1 mois à partir de la clÎture des comptes pour faire un recours devant le tribunal du lieu de l'immeuble et demander la désignation d'un mandataire ad hoc.
S'il n'agit pas dans ce dĂ©lai, le tribunal peut ĂȘtre saisi directement par l'une des personnes suivantes :
- Copropriétaires représentant ensemble au moins 15 % des voix de la copropriété
- Président du conseil syndical
- Créancier dont les factures de travaux, d'eau ou d'énergie, restent impayées depuis au moins 6 mois et aprÚs un commandement de payer non respecté
- Préfet ou Procureur de la République
- Président de l'établissement public de coopération intercommunale (EPCI) compétent en matiÚre d'habitat
- Maire de la commune oĂč est situĂ© l'immeuble
Dans tous les cas, la saisine doit ĂȘtre accompagnĂ©e des piĂšces justificatives (factures impayĂ©es, lettres de rappel, mises en demeure, Ă©changes de courriers divers...).
Attention :
les copropriétaires ou les créanciers qui ont saisi le tribunal doivent en informer le maire de la commune de l'immeuble et le préfet.
Désignation du mandataire ad hoc
Le tribunal dĂ©signe par ordonnance ou sur requĂȘte un mandataire ad hoc dont il dĂ©termine les missions et la rĂ©munĂ©ration.
Le mandataire peut ĂȘtre un administrateur judiciaire, une personne physique (un particulier) ou une personne morale.
Le tribunal peut entendre toute personne de son choix (membre du conseil syndical ou non).
Le mandataire ad hoc a les missions générales suivantes :
- Analyser la situation financiÚre de la copropriété
- Vérifier l'état de l'immeuble afin d'assurer la sécurité des copropriétaires et des locataires
- Mener toute action de médiation et de négociation entre les parties
- Ălaborer des prĂ©conisations pour rĂ©tablir l'Ă©quilibre financier.
Le mandataire peut se faire assister Ă ses frais, sur autorisation du juge, de tout tiers de son choix pour mener Ă bien sa mission.
Obligations du syndic
Le syndic est tenu de fournir au mandataire désigné l'ensemble des documents nécessaires à la réalisation de sa mission.
La transmission de ces piĂšces doit ĂȘtre faite dans les 15 jours suivant la notification de l'ordonnance du juge au syndic.
Contenu du rapport
Le rapport du mandataire comporte les éléments suivants :
- Ătat de lieux de l'organisation juridique et fonciĂšre de la copropriĂ©tĂ©
- Situation technique de l'immeuble (analyse des charges courantes, travaux et opérations exceptionnels et diagnostics)
- Analyse du fonctionnement des instances de la copropriété, de l'ensemble des comptes (impayés, dettes et créances non recouvrées...), contentieux en cours et contrats souscrits
- PrĂ©conisations, calendrier des actions Ă mettre en Ćuvre par ordre de prioritĂ© et estimation sommaire des dĂ©penses et recettes envisagĂ©es dans le cadre de ces actions
Consultation du rapport
Ces observations et recommandations doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es dans un rapport remis au tribunal dans un dĂ©lai de 3 mois renouvelables une fois.
Ce rapport doit ensuite ĂȘtre transmis par le greffe du tribunal au syndic de copropriĂ©tĂ©, au conseil syndical, et au maire de la commune de l'immeuble concernĂ© ou au prĂ©fet.
Le syndic doit informer chaque copropriétaire de la possibilité de consulter le rapport. Cette information doit leur parvenir par l'un des moyens suivants :
- Lettre recommandée avec avis de réception
- Remise contre émargement
- Courrier électronique aprÚs accord du copropriétaire préalablement informé de cette possibilité
Une copie du rapport peut ĂȘtre remise Ă tout copropriĂ©taire qui en fait la demande, et Ă ses frais.
Les projets de rĂ©solutions nĂ©cessaires Ă la mise en Ćuvre du rapport doivent ĂȘtre dĂ©battus en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui doit se tenir :
- dans les 6 mois suivant la remise du rapport si aucune mesure d'urgence n'est préconisée,
- ou dans les 3 mois suivant la remise du rapport si des mesures d'urgence sont prévues.
Le syndic est tenu de convoquer une assemblée générale spéciale si aucune assemblée n'est déjà prévue dans le délai imparti.
Si une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale est dĂ©jĂ prĂ©vue, le syndic y inscrit obligatoirement Ă l'ordre du jour les projets de rĂ©solution nĂ©cessaires Ă la mise en Ćuvre du rapport.
Le procĂšs-verbal de l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale qui s'est tenue doit ensuite ĂȘtre notifiĂ© par le syndic dans les 6 mois suivants la remise du rapport :
- aux auteurs de la saisine,
- au juge,
- et au mandataire ad hoc.
Les frais de procédure liés à la désignation du mandataire ad hoc et à ses interventions sur la copropriété sont répartis par le juge entre le syndic et le syndicat des copropriétaires.
Lorsque la saisine est à l'initiative d'un créancier, les frais sont mis à sa charge.
-
Loi n°65-557 du 10 juillet 1965 : article 29-1 A
Copropriétés concernées
-
Loi n°65-557 du 10 juillet 1965 : article 29-1 B
Saisine et décision du juge
-
Loi n°65-557 du 10 juillet 1965 : article 29-1 C
Personnes désignées en tant que mandataire ad hoc
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-2
Charges exigibles
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-3
Tribunal compétent
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-4
Information du conseil syndical
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-5
Saisine par un créancier
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-6
Modalité de saisine du juge
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-7
Désignation du mandataire
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-9
Transmission de l'ordonnance
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-10
Assistance du mandataire
-
Décret n°67-223 du 17 mars 1967 : article 61-11
Consultation du rapport du mandataire
Et aussi
Pour en savoir plus
-
Copropriétés en difficulté : que faire ?
Institut national de la consommation (INC)