Permis de conduire

Fiche pratique

Centre de rétention administrative (CRA)

Vérifié le 12/05/2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

La rĂ©tention administrative permet de maintenir dans un lieu fermĂ© (le CRA) un Ă©tranger qui fait l'objet d'une dĂ©cision d'Ă©loignement, dans l'attente de son renvoi forcĂ©. La rĂ©tention est dĂ©cidĂ©e par l'administration. Elle peut ĂȘtre prolongĂ©e par le juge, lorsque le dĂ©part immĂ©diat de l'Ă©tranger de France est impossible. Elle ne peut pas dĂ©passer 90 jours (sauf en cas d'activitĂ©s terroristes). L'Ă©tranger retenu dispose de certains droits et peut recevoir l'aide d'associations.

La rĂ©tention administrative consiste Ă  maintenir dans un lieu fermĂ© un Ă©tranger qui ne peut pas quitter immĂ©diatement la France. Il ne peut pas ĂȘtre retenu plus de 48 heures.

Ce lieu peut ĂȘtre :

  • un centre de rĂ©tention administrative (CRA), gardĂ© par la police,
  • ou un local de rĂ©tention gĂ©nĂ©ralement situĂ© dans un commissariat de police.

Vous pouvez ĂȘtre placĂ© en rĂ©tention si vous ĂȘtes concernĂ© par une des dĂ©cisions suivantes :

Vous ĂȘtes aussi concernĂ© si :

  • vous n'avez pas quittĂ© la France dans les 7 jours aprĂšs la fin d'un 1er placement en rĂ©tention,
  • ou si vous ĂȘtes revenu en France malgrĂ© une mesure d'Ă©loignement.

 Attention :

cette procédure ne concerne pas un étranger ressortissant d'un pays européen, ni les membres de sa famille vivant en France avec lui.

Décision initiale

La décision initiale de placement en rétention est prise par le préfet (en prenant en compte votre état de vulnérabilité et tout handicap) pour une durée de 48 heures.

Elle a lieu aprÚs votre interpellation par la police (éventuellement à la suite d'une mesure de retenue pour vérification du droit au séjour).

Il s'agit d'une dĂ©cision Ă©crite et motivĂ©e, qui doit vous ĂȘtre notifiĂ©e.

La décision initiale de placement en rétention est prise par le préfet (en prenant en compte votre état de vulnérabilité et tout handicap) pour une durée de 48 heures.

Elle a lieu Ă  la fin de votre emprisonnement.

Il s'agit d'une dĂ©cision Ă©crite et motivĂ©e, qui doit vous ĂȘtre notifiĂ©e.

  À savoir

si vous avez déjà été placé en rétention, la nouvelle décision de placement doit venir au minimum 7 jours aprÚs la fin de votre précédente rétention.

1re prolongation

Si votre Ă©loignement n'a pas pu intervenir dans les 48 heures aprĂšs votre placement en rĂ©tention, celle-ci peut ĂȘtre prolongĂ©e une 1re fois de 28 jours francs .

Le prĂ©fet doit alors saisir le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention (JLD). Le juge a 48 heures pour statuer. Il vous auditionne (ou votre avocat si vous en avez un), ainsi que le prĂ©fet. Un interprĂšte peut Ă©galement ĂȘtre prĂ©sent.

Le juge peut prolonger ou refuser la prolongation.

Il peut aussi décider, à titre exceptionnel, que vous serez assigné à résidence

2e prolongation

Si la rétention n'a pas pris fin aprÚs une 1re prolongation, le préfet peut demander au JLD une 2e prolongation de 30 jours francs :

  • en cas d'urgence absolue (exemple : risque de fuite),
  • en cas de menace particuliĂšre grave pour l'ordre public,
  • ou si vous n'avez pas pu ĂȘtre renvoyé :

Le juge peut soit ordonner la prolongation de la rétention soit la refuser.

 Ă€ noter

Ă  titre exceptionnel, la rĂ©tention d'un Ă©tranger interdit de territoire pour terrorisme ou frappĂ© d'un arrĂȘtĂ© d'expulsion pour activitĂ©s terroristes peut ĂȘtre prolongĂ©e pour 1 mois. De nouvelles prolongations peuvent avoir lieu pour 6 mois maximum.

Prolongations supplémentaires

Le prĂ©fet peut demander au JLD une nouvelle prolongation de 15 jours francs si dans les 15 derniers jours de rĂ©tention, vous ĂȘtes dans l'une des situations suivantes :

  • Vous avez fait obstruction Ă  l'exĂ©cution d'office de la mesure d'Ă©loignement
  • Vous avez prĂ©sentĂ©, dans le seul but de faire Ă©chec Ă  la mesure d'Ă©loignement, une demande de protection contre l'Ă©loignement en raison de votre Ă©tat de santĂ©
  • Vous avez prĂ©sentĂ© une demande d'asile
  • La mesure d'Ă©loignement n'a pu ĂȘtre exĂ©cutĂ©e en raison du dĂ©faut de dĂ©livrance des documents de voyage par votre consulat (cette dĂ©livrance doit intervenir Ă  bref dĂ©lai)

La demande a lieu avant l'expiration du délai de 30 jours.

Une prolongation de 15 jours francs peut ĂȘtre demandĂ©e au JLD si, dans les 15 derniers jours de rĂ©tention, vous avez compromis l'exĂ©cution de la mesure d'Ă©loignement pour les mĂȘmes raisons.

La rétention peut donc durer 90 jours au total (ou jusqu'à 210 jours en cas d'activités terroristes).

Droit Ă  un avocat

Vous avez droit à un avocat dÚs votre arrivée en rétention.

OĂč s’adresser ?

  À savoir

vous pouvez demander à bénéficier de l'aide juridictionnelle pour payer votre avocat.

Droit à un médecin

Vous pouvez demander Ă  ĂȘtre examinĂ© par un mĂ©decin de l'unitĂ© mĂ©dicale du centre de rĂ©tention. Au besoin, il assurera votre prise en charge mĂ©dicale durant la rĂ©tention.

Communication avec l'extérieur

Vous pouvez librement communiquer avec l'extérieur. Vous pouvez recevoir des visites aux heures prévues par le lieu de rétention.

Vous avez notamment le droit de communiquer avec vos proches et le consulat de votre pays d'origine.

Le centre de rétention doit disposer d'un téléphone en libre accÚs pour 50 étrangers retenus. Un téléphone portable personnel pouvant prendre des photos est interdit..

Aide de l'administration

Des agents de l'Ofii présents sur place peuvent vous apporter des informations et vous aider à préparer votre départ (récupération des bagages, formalités administratives, etc.).

Vous pouvez aussi demander aux agents de l'Ofii l'Ă©valuation de votre Ă©tat de vulnĂ©rabilitĂ©. Elle peut ĂȘtre complĂ©tĂ©e par le mĂ©decin de l'unitĂ© mĂ©dicale du centre de rĂ©tention.

les résultats de cette évaluation peuvent amener l'agent de l'Ofii et le médecin à formuler un avis concernant l'adaptation des conditions de votre rétention.

Cet avis peut également porter sur votre maintien en rétention s'il est incompatible avec votre état de vulnérabilité.

Aide d'associations

Certaines associations assurent des permanences juridiques dans les lieux de rétention. Ces associations aident les étrangers durant la procédure d'éloignement. La présence d'une seule permanence juridique est autorisée par centre ou local de rétention.

D'autres associations peuvent intervenir pour défendre les droits des étrangers ou pour une assistance médicale ou sociale.

Ces associations sont : Forum Réfugiés-Cosi et et France Terre d'Asile.

Information

DĂšs votre arrivĂ©e en rĂ©tention, vous recevez un document vous rappelant l'ensemble de vos droits. Ce document doit ĂȘtre traduit par un interprĂšte si vous le demandez.

Appel

Vous pouvez contester l'ordonnance du juge des libertés et de la détention (JLD) devant le 1er président de la cour d'appel.

L'appel doit ĂȘtre fait dans un dĂ©lai de 24 heures aprĂšs :

  • le prononcĂ© de l'ordonnance (son annonce par le JLD), si vous Ă©tiez prĂ©sent Ă  l'audience,
  • la notification de l'ordonnance, si vous Ă©tiez absent.

Le 1er président de la cour d'appel doit statuer dans les 48 heures suivant sa saisine.

L'appel n'est pas suspensif, vous restez en rétention durant la procédure.

OĂč s’adresser ?

 Ă€ noter

vous pouvez aussi saisir le JLD à tout moment pour demander votre libération si de nouvelles circonstances nécessitant la fin de votre rétention apparaissent.

Cassation

L'ordonnance du 1er président de la cour d'appel peut faire l'objet d'un pourvoi en cassation.

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